Ce dossier a été réalisé par Raïssa Blankoff
Notre alimentation et notre stress quotidien nous privent parfois d’éléments nutritifs indispensables à notre métabolisme, en particulier si nous envisageons de donner la vie. Aujourd’hui, il est possible de faire des bilans de terrain chez des laboratoires de biologie spécialisés en médecine préventive.
Rechercher les carences et mesurer l’équilibre
Recherchez d’éventuelles carences nutritionnelles
Une carence en magnésium est associée à l’infertilité féminine, à une augmentation du nombre de fausses-couches ainsi qu’à la venue au monde de prématurés et de bébés de petit poids1 Les bilans sanguins permettent de faire le point sur les carences ou les excès des nutriments chez la future maman. Pour savoir s’il est nécessaire de rééquilibrer en nutrition ou en micronutrition, un bilan nutritionnel peut également être envisagé.
Mesurer l’équilibre du terrain grâce aux bilans sanguins
Bilan des acides gras : la carence en acides gras polyinsaturés associée à un taux élevé de graisses saturées trans peuvent provoquer une l’infertilité. La supplémentation associera oméga-3 (surtout DHA) et antioxydants. Ils doivent être couplés car les acides gras assurent le stockage, le transport et la communication de certains antioxydants majeurs.
Bilan du stress oxydatif : ce bilan est un bilan sanguin proposés par certains laboratoires et qui mesure des paramètres indiquant pour ainsi dire « la rouille » dans le corps. On agit ensuite avec des biothérapies spécifiques. Ce stress oxydatif peut être impliqué dans les désordres de la reproduction féminine…
Vitamine E : elle s’interpose entre les acides gras de la membrane cellulaire et les protège du stress oxydatif.
Vitamines B9 ou acide folique, B6, B12 ; B1 B2 B3 (surtout si excès de LDL) B5 B8
Vitamine D
Zinc
Ferritine et CST
Cuivre
Sélénium
Magnésium intra-érythrocytaire
CRP us et VS
PTH et calciurie
Hb glyquée
TSH, T3 et T4, et iodurie
GPX
Homocystéine
En cas de déséquilibre, un professionnel pourra proposer une nutrition appropriée et une micro nutrition adaptée. Il est important de faire un nouveau bilan sanguin 1 ou 2 mois après la prise de suppléments alimentaires avant de continuer les supplémentations.
Source :
1. Après avoir donné durant quatre mois du magnésium à six femmes carencées et en difficulté de conception, elles sont toutes tombées enceintes dans les huit mois qui ont suivi et ont accouché de bébés en bonne santé. Chez six autres femmes dont l’infertilité était inexpliquée et qui demeuraient carencées en magnésium au bout de quatre mois de traitement, une cure supplémentaire de deux mois de magnésium ainsi que de sélénium leur a permis de concevoir dans les huit mois qui ont suivi et de donner naissance à des bébés en bonne santé, leur taux de magnésium étant devenu normal (Magnesium Research, 1994 ; 7 : 49–57).
Envisager des suppléments phares
- Propolis. Dans une étude portant sur des femmes souffrant de stérilité et d’une forme légère d’endométriose, une supplémentation en propolis d’abeille (500 mg deux fois par jour pendant neuf mois) a abouti à un taux de grossesses de 60 % alors qu’il n’était que de 20 % chez celles ayant reçu un placebo2.
- Vitamine C et gattilier : la vitamine C pourrait être bénéfique pour les femmes présentant des déséquilibres hormonaux. Dans ce cas, la prise de 750 mg/jour de vitamine C durant six mois a abouti à un taux de grossesse de 25 % alors qu’il n’était que de 11 % chez celles non supplémentées3. L’agnus castus (gattilier) soutient la production de progestérone, l’hormone de la gestation.
- L-Arginine. Cet acide aminé à prendre à raison de 16 g/jour améliorerait le taux de fécondation chez les femmes n’ayant pas réussi à tomber enceinte avec une FIV4. Dans un essai clinique, un plus grand nombre de femmes stériles sont tombées enceintes après avoir pris un produit à base d’arginine (30 gouttes deux fois par jour pendant trois mois) par rapport à celles qui prenaient un placebo5.
- Elixir de Goji 1 à 2 bouchons /jour, qui contient 400 plus de vitamines C que l’orange, des vitamines A, B1, B2, B3, B5, B6, C, de la vitamine E, des acides gras essentiels oméga6 et Oméga3 facilement assimilables.
Sources :
2. Fertility and Sterility, 2003; 80 suppl. 3 : 32
3. Fertility and Sterility, 2003; 80 : 459–461
4. Human Reproduction, 1999; 14 : 1690–1697
5. Forsch Komplementärmed, 1998; 5 : 272–278
Maintenir une activité physique et lutter contre la sédentarité
Le mouvement améliore toutes les fonctions physique et psychique de l’organisme. 30 min par jour suffisent pour la majorité des femmes. S’il y a surpoids, c’est-à-dire si l’IMC est supérieur à 25, alors il est conseillé d’augmenter l’activité physique à une heure par jour. Pour contribuer simultanément à une bonne gestion du stress, il peut être intéressant d’intégrer des exercices doux, centrés sur le souffle et le ressenti, comme ceux proposés en relaxation ou sophrologie. Evitez néanmoins l’activité physique intensive pour éviter les stress physiques et psychique. Consultez un ostéopathe si nécessaire pour vérifier la souplesse et la position du petit bassin.
Observer son cycle pour stimuler la grossesse
On peut observer sa courbe de température pour comprendre le fonctionnement de son cycle. Les variations thermiques observées au cours du cycle sont directement liées au taux de progestérone (= hormone impliquée dans le cycle menstruel féminin et la grossesse).
En 1ère partie de cycle : la progestérone est basse, et la température également
Juste après l’ovulation, la progestérone augmente brusquement, et la température grimpe.
En 2ème partie de cycle : la progestérone et la température sont élevées. On observe globalement deux plateaux qui correspondent aux deux phases du cycle et l’écart de température entre les deux est d’environ 0,5°C. L’ovulation se produit donc lorsque la température est au plus bas, généralement la veille de la montée thermique. C’est le minimum à savoir pour comprendre le cycle d’une femme fluctue en fonction des hormones. Une irrégularité du cycle ou un syndrome prémenstruel indiqueront un déséquilibre hormonal qu’il conviendra de prendre en charge.
On pourra doser les hormones dans le sang (FSH, LH, œstrogènes, progestérone…). La période de fécondité n’excède pas 3 jours.
Raïssa Blankoff
Bibliographie
Le guide naturel de la grossesse, Véronique Vivet-Mouratian, naturopathe, Editions Quintessence, 2012
Attendre et accueillir bébé, Vanina Caïtucoli, accompagnante périnatale, Editions Gramond, 2011