L’intestin, ce deuxième cerveau, comme certains le nomment, possède son propre système nerveux, sélectionne ce qui entre à l’intérieur de nous pour nous servir. Nous y faisons entrer le monde extérieur sous forme d’aliments et il doit être puissamment sophistiqué pour élaborer l’immense tri quotidien que constitue la digestion-assimilation. Notre mode de vie avec ces repas à la va-vite, pris devant l’ordinateur, notre stress et les aliments dénaturés peuvent être une grande source de souffrance pour lui. Et pourtant, il est le garant N°1 de notre santé, le chef d’orchestre, avec notre psychisme, de notre immunité. Apprenons à respecter ce centre de nous-même.
La paroi du tube digestif est un milieu extérieur au corps, et oui, c’est un tuyau qui nous traverse de la bouche à l’anus et dont la paroi, la muqueuse, est là pour nous protéger, comme la peau qui nous enveloppe. Mais du fait de sa fonction, le tri alimentaire, elle doit être particulièrement performante et vigilante. Comment sait-elle ce qui est bon pour nous ? C’est le système immunitaire qui lui permet de distinguer ce qui est propre et impropre à l’assimilation. 80% de ce système se trouve dans nos intestins sous forme de plaques de Peyer, justement parce que c’est à cet endroit même que nous devons installer notre armée, notre défense. Le système immunitaire permet de différencier ce qui est moi et ce qui n’est pas moi, et donc, par voie de conséquence, ce que mon moi est prêt à accepter ou prêt à refuser. La paroi intestinale est donc très sensible, elle ressemble à un radar haute-définition, qui doit tester en une fraction de seconde ce que nous lui proposons sous forme de nourriture, en l’occurrence protéines-glucides-lipides-vitamines-minéraux. Cette paroi, nous pourrions la comparer à une terre, à un champ. La terre doit être de bonne qualité pour qu’il y pousse un végétal équilibré et bio-diversifié, en somme, il vaut mieux avoir dans le ventre une prairie normande au printemps qu’une savane, voire un désert africain. Notre flore (un nom bien approprié) aide à protéger cette paroi où transite chaque jour nombre d’aliments, qui pénètrent à l’intérieur de notre corps en passant cette barrière intestinale (notez également la justesse du mot barrière). Si cette barrière a été attaquée par des aliments non compatibles avec notre moi profond ou par le stress, le plus souvent les deux, elle se détériore, comme la palissade destinée à protéger un village et à laquelle manqueraient des planches. De ce fait, des aliments non appropriés peuvent s’insinuer dans notre système sanguin, où ils forment des complexes immuns qui s’installent un peu partout et créent des maladies. D’où l’importance d’avoir une nourriture qui nous est personnellement adaptée dans un tube digestif en bon état. Nous savons aujourd’hui, et cela de manière scientifique, que le contact entre les aliments que nous ingérons et notre système immunitaire, via le passage dans notre système digestif, peut déclencher des maladies chroniques et auto immunes, comme l’obésité, le diabète, des troubles digestifs, et bien d’autres. Il faut savoir aussi que les aliments incriminées parlent pour ainsi dire de nos faiblesses et que nous nous serons pas forcément obligés de les supprimer à vie. En travaillant sur nos intestins par différents moyens (biothérapies, homéopathie, psychisme), nous serons peut-être capables de renforcer notre adaptabilité à cette diversité. Ce qui se passe aussi pour notre cerveau N°1 qui lui aussi passe son temps à gérer l’interface entre notre monde et le monde.
Raïssa Blankoff
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