Le Dr Jean-Lionel Bagot1, médecin homéopathe, est intervenu dans le cadre du colloque qui s’est tenu à l’Hôpital Tenon le 20 octobre 2012 à l’occasion des 30èmes rencontres des Médecines alternatives et complémentaires. Son intervention portait sur l’intérêt des médecines alternatives dans l’accompagnement du patient atteint d’un cancer, et plus particulièrement sur l’usage de l’homéopathie dans l’accompagnement des patients atteints d’un cancer : « Depuis quelques années, nous assistons à une modification du comportement des patients atteints de cancer qui choisissent de plus en plus souvent (60% d’après l’étude MAC-AERIO en 2010) d’associer à leurs traitements  conventionnels des médecines complémentaires. » Rappelons, à cet égard, que le Dr Bagot a fondé la première consultation de soins de support en cancérologie en milieu hospitalier.

On évalue à un patient sur cinq2, le nombre de patients atteints de cancer qui utilisent en complément de l’homéopathie. Son usage en cancérologie a doublé ces quatre dernières années. A travers le monde, on évalue à 400 millions le nombre d’utilisateurs. 56% des français ont utilisé au moins une fois l’homéopathie pour se soigner en 20113. Aujourd’hui, de nombreux patients sont des  « long survivors » : ils veulent participer à leur choix thérapeutique.  Cependant, il est clair que l’homéopathie n’est pas un traitement du cancer mais une médecine complémentaire. Elle peut être efficace pour améliorer l’état général, diminuer les effets secondaires des traitements et agir sur des symptômes n’ayant pas de traitements adaptés en allopathie.

L’homéopathie aide à soutenir et améliorer l’état général. Après traitement homéopathique, 97% des patients se sentent mieux  et 93%  ressentent moins de fatigue. L’homéopathie est recommandé dès le choc de l’annonce, puis à chaque étape, et jusqu’à l’après traitement : prise en charge du choc émotionnel, de la colère, de la dépression, de la sidération, des pleurs, de la révolte, de la tristesse (58% des patients) et de l’anxiété (57% des patients). En cas de chirurgie, l’homéopathie peut améliorer la cicatrisation, permettre de mieux supporter l’anesthésie générale. Pendant la chimiothérapie, elle intervient dans le soutien de la fonction hépatorénale, il est recommandé de faire également ce traitement en amont de la chimiothérapie. En accompagnement de la chimiothérapie, l’homéopathie peut intervenir efficacement sur les nausées d’anticipation ou tardives, sur la perte d’appétit,  sur la constipation,  sur les troubles stomatologiques (aphtes, mucite, hypersalivation, dysgueusie), les troubles cutanés (syndrome main-pied, fissures, sécheresses, prurit, folliculite), les neuropathies périphériques, les thrombopénies et ecchymoses spontanées. Les effets secondaires de la radiothérapie peuvent être aussi apaisés par cette médecine. En soins palliatifs, l’homéopathie peut soutenir la vitalité physique et psychique du patient. En plus des remèdes de fond, l’homéopathe peut aussi prescrire des hétéro-isothérapies en cancérologie : l’homéopathie, basée sur  la loi de similitude, utilise une petite dose de la molécule qui perturbe l’organisme pour l’en désintoxiquer. Dès le lendemain de la chimiothérapie, cela permet d’éliminer du corps les produits chimiques utilisés dans le traitement. Ces spécialités se trouvent dans des pharmacies homéopathiques4. L’homéopathie permet d’améliorer la qualité de vie des patients, de potentialiser les  chimiothérapies (réalisées en totalité, à la dose envisagée, avec moins de séquelles tardives, et une meilleure observance des traitements…)

Rédigé par Raïssa Blankoff

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=homeopathie-et-cancer


Sources :
1.Le Dr Jean-Lionel Bagot est médecin généraliste à Strasbourg. Il exerce également au Centre de Radiothérapie de la Robertsau, Strasbourg ; au SSR soins palliatifs, groupe hospitalier Saint-Vincent ; à la clinique de la Toussaint, Strasbourg. Egalement responsable de l’enseignement d’homéopathie à l’Université de Strasbourg. Livre : Cancer et homéopathie, éditions unimedica, 2012.
2. Rodrigues M Utilisation des médecines alternatives et complémentaires par les patients en cancérologie : résultats de l’étude MAC-AERIO EURCANCER 2010 John Libbey Eurotext Paris 2010, pp.95-96
3. Etude IPSOS 2012
4. Pour les trouver : Syndicat national des pharmacies homéopathiques (120 sur la toute la France)