Le 6 juin 2012 – Du 4 au 10 juin, l’Association Française des Diabétiques (AFD) organise la première Semaine nationale de prévention du diabète. Plus de 3 millions de personnes sont touchées par cette maladie en France, soit près de 5 % de la population. 700 000 Français sont des diabétiques qui ne le savent pas encore. 400 nouveaux cas apparaissent chaque jour. Et comme la statistique est souvent une arme fatale, il est facile d’asséner la phrase suivante : «  A ce rythme, 1 Français sur 10 sera touché d’ici 15 ans. »

Oui, mais…

Les préconisations officielles, manger moins de sucre, prendre des substituts de sucre et faire du sport, ne sont pas vraiment efficaces car pour chaque individu touché, c’est tout un mode de vie qui est à reconsidérer. Et chaque aspect doit être mis à plat pour prendre toutes les dispositions possibles en accord avec le patient pour l’aider. Ce qui crée la maladie peut, a contrario, apporter la guérison.

Le sucre, blanc, raffiné, dans lequel il ne reste que le glucose à l’état pur, avalé à chaque repas et entre les repas. Comment se nourrissait-on il y a encore 100 ans et bien avant? Le sucre était synonyme de fête, il provenait surtout des fruits, il formait une petite portion de notre alimentation. Il était souvent consommé au goûter ou en fin de repas du dimanche, et ne faisait pas monter la glycémie d’un coup au petit déjeuner. Qualité du sucre, moment de consommation du sucre… Mais le sucre est aussi devenu une drogue qui fait passer l’ennui, la fatigue, l’insécurité. Et on peut en devenir dépendant comme du tabac ou de l’alcool.

Le métabolisme : le sucre transformé en glucose pour produire de l’énergie passe plus ou moins rapidement dans le sang. Plus il est raffiné, plus il est consommé seul, plus il est consommé loin d’un autre repas, plus il fait monter la glycémie, le taux de sucre dans le sang. Mais notre organisme sait tamponner. Il possède une hormone, l’insuline qui fait baisser ce taux. Sollicitée sans cesse, elle s’épuise. D’où l’intérêt des aliments à index glycémique bas. Mais aussi, si le tube digestif est en mauvais état, sa paroi inflammatoire, sa flore perturbée et déséquilibrée, l’appel de sucre se fait plus pressant et le sucre appelle le sucre. Ainsi une activité corporelle quotidienne en relançant notre métabolisme, dynamise le foie, et nous permet de transformer le sucre ingéré en énergie.

Ainsi un patient qui veut se prémunir contre le diabète ou mieux le gérer devrait être accompagné de façon globale pour se tourner non seulement vers les « bons » sucres, mais les aliments vitalisants en général, savoir quand il est préférable de les consommer, faire le point sur sa digestion, intestins et foie, regarder de face sa dépendance s’il s’en trouve une, et se faire aider sur un plan psychologique.

L’hérédité est, on le sait, un facteur de risque mais où se situe-t-elle exactement? Dans un gène ? Un environnement épigénétique qui module le gène, ou des habitudes de vie transmises de génération en génération ? Il ne faut pas laisser la génétique nous barrer la route. On sait aujourd’hui qu’il est possible de modifier une grande série de paramètres pour peu qu’on s’en donne les moyens, avec intelligence et patience.

Raïssa Blankoff

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=diabete-mode-de-vie_20120607