Il était une fois la vie… Quel esprit, quel hasard, quelle étincelle, quel geste, quel principe, quel calcul, quel souffle, quelle intention, quelle combinaison a mis le feu aux poudres ? Rien n’est plus mystérieux et n’est vraisemblablement pas né celui qui saura y répondre. Qu’importe, tel n’est pas notre propos. Mais quelle qu’en soit l’origine, une chose est sûre : la vie est là, portant au cœur d’elle-même son éternel renouvellement avec une force et une intelligence inégalables. La vie se donnant à elle-même dans un perpétuel mouvement qui n’a pas d’autre objet que de se transmettre. A observer le vivant, force est de constater que le processus mis en œuvre est extraordinaire : plantes et animaux, et nous les êtres humains, a fortiori, ont la capacité, je devrais dire le don, la plupart du temps à leur insu, de développer des trésors de malices, parfums, couleurs, formes, lumières, énergies, jeux et plaisirs, pour attirer à eux ce qui produira leur suite, leur descendance, leur trace. La vie poursuit un objectif : toujours plus de vie. 

Est-ce que le noyer de votre jardin porte juste assez de noix pour votre famille ? Ou le pommier là-bas ? Quelle abondance ! Beaucoup plus qu’il n’en faut pour nos besoins, nos envies, et même beaucoup plus qu’il n’en faudrait pour assurer sa propre reproduction. La vie sème à tout vent pour garantir, avec une marge gigantesque, sa continuation. Que le climat, le sol, les vents ne soient pas propices, tout est prévu, ou presque… Et nous alors ? Chez la femme : la prolifération des cellules destinées à devenir ovules commence dans le ventre de sa propre mère, dès le début de sa grossesse. 7 millions de ces cellules : le chiffre le plus haut de toute sa vie est déjà atteint à la 20e semaine de gestation. Au moment de la naissance, il subsiste encore environ 2 millions de ces cellules dans chaque ovaire.  Elles vont rester silencieuses jusqu’à la puberté. Au cours de cette période, un certain nombre d’ovules dégénèrent, mais il en reste quand même 300 000 à 400 000 prêts à être sollicités. Entre la puberté et la ménopause, 300 à 400 arriveront finalement à maturité et deviendront fécondables. Pour quelques enfants par famille, la nature a vu grand ! 

Regardons du côté des hommes : les spermatozoïdes sont formés dans les testicules. Le processus débute pendant le développement embryonnaire, à la 7ème semaine de gestation, pour s’interrompre à la naissance puis reprendre à la puberté sous influence hormonale. A chaque éjaculation, 200 millions de spermatozoïdes vont commencer leur course folle et remplie d’obstacles pour atteindre l’ovule. Quelques centaines traverseront la trompe, et un seul, aidé par tous les autres, fécondera l’ovule. C’est dire que tout est mis en place pour que rien ne s’arrête. Cet orchestre magnifique qui a pour instruments les hormones, et pour chef d’orchestre un lieu de notre cerveau, doit être finement à l’écoute de milliers d’informations physiques (par exemple notre alimentation), psychique (notre état émotionnel, nos pensées…), environnementale, etc., pour produire sa propre musique en accord parfait et en harmonie avec notre personne et le monde qui nous entoure.

Autant dire que ce cycle magique où tout est mis en œuvre pour que nous donnions la vie comme nous l’avons reçue devrait nous interroger, approfondir sa connaissance nous amènerait à le respecter au mieux.

Raïssa Blankoff

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