On peut aujourd’hui connaître, grâce à une simple prise de sang, les aliments qui provoquent l’augmentation de certains anticorps spécifiques à chaque individu, signal d’une mauvaise tolérance à certaines protéines. Autrement dit, on sait établir pour chaque personne sa carte d’identité alimentaire, son profil unique d’intolérances alimentaires. Hippocrate disait : l’aliment sera ton médicament. Il avait raison, mais aujourd’hui il faudrait ajouter : … et, selon ton immunité, ton poison. Ainsi, en évitant temporairement ou limitant les aliments qui nuisent à votre organisme, vous soignerez votre système digestif et, par voie de conséquence, vous diminuerez de façon notable les autres symptômes et maladies chroniques qui vous embarrassent : pathologies dermatologiques, respiratoires, gynécologiques, auto immunes, psychosomatiques… Prenons des jumelles, tournons-nous vers le passé et penchons-nous un instant sur une mini vision de notre histoire alimentaire, une vision toute personnelle.

A l’échelle de l’histoire de l’homme, une révolution alimentaire a eu lieu depuis une poignée de secondes

Si on se penche sur l’histoire biologique de l’homme, en prenant suffisamment de recul, on s’aperçoit que pendant 2,5 millions d’années (le paléolithique) ou 84.000 générations, l’homme a consommé le produit de sa chasse, de sa pêche et de sa cueillette. Cru, et ensuite, bien plus tard, cuit depuis la maîtrise du feu, il y a 750.000 ans. Son tube digestif était très habitué à cette nourriture peu variée, suivant le rythme naturel des saisons. Il y a 10.000 ans environ, il y a 350 générations correspondant à 0,5% de notre évolution, il commence à cultiver, à travailler la terre, à élever des bêtes, à se sédentariser et à se nourrir de céréales et de produits laitiers. Son alimentation se diversifie très lentement. Il y a quelques centaines d’années, 7 générations environ, les conquêtes et « La révolution industrielle » modifient de façon notoire son assiette : produits venant de loin, les épices par exemple, diversification des moyens de conservation et de cuisson, multiplication des ustensiles également, etc..

Depuis quelques dizaines d’années, environ 2 générations, une fraction de seconde dans l’histoire humaine, notre alimentation s’est transformée radicalement : raffinée, polluée (pesticides, rayons..), manipulée (OGM), venant de tous pays en toutes saisons etc… La « Révolution digitale » a également amplement affecté  notre mode de vie caractérisé par la sédentarité et le stress. Sans entrer dans le détail de cette révolution alimentaire et environnementale, il faut imaginer que ces très brutales modifications obligent tous les jours notre organisme à faire des efforts d’adaptation à une vitesse inouïe, ce qui ne va plus sans peine pour un très grand nombre de personnes aujourd’hui. D’autant que notre ADN n’a lui pratiquement pas évolué et que nous partageons avec notre ancêtre paléolithique quasiment le même génome.

Cependant, tenir compte de ces facteurs majeurs, ne signifie pas s’enfermer dans un mode de vie passé, voire passéiste. Notre corps-esprit possède des moyens d’adaptation exceptionnels, sans quoi d’ailleurs nous serions déjà tous morts. Pour assurer non seulement notre survie mais bâtir notre existence avec tranquillité et vitalité, nous sommes invités à nous écouter, bien tracer les frontières entre ce que nous pouvons accepter de notre environnement et ce qui ne nous parle pas – ce qui entraîne un renforcement de notre immunité -, prendre soin de nos ressources et, grâce aux outils mis à notre disposition, par exemple le test des intolérances alimentaires mais aussi toutes formes de travail personnel, devenir plus fort pour accepter le monde plutôt que d’en souffrir.