Malgré pilules contraceptives et implants hormonaux prescrits à tout va dès le plus jeune âge, malgré une pilule du lendemain (contraception d’urgence) qui vient de faire l’objet ce 22 juin d’une campagne de communication ministérielle visant principalement les 18-24 ans (un tiers des interruptions volontaires de grossesse et la moitié des grossesses non désirées dans cette tranche d’âge), la France continue à battre des records en matière d’IVG.

A l’autre bout de l’actualité, une jeune femme née de père inconnu par don de gamètes se voit refuser devant un tribunal l’accès à un certain nombre d’informations détenues par l’administration concernant son père biologique.  

Drames des IVG d’un côté par manque d’attention et de conscience personnelle, familiale, scolaire,  sociétale sur la question de la relation sexuelle, drames des enfants nés par fabrication en raison d’incapacités multiples à concevoir et dont une partie capitale de l’identité est scellée dans les geôles administratives. 

Entre ces deux versants, nous voyons toujours plus de couples qui se heurtent à des difficultés de conception. 

Sont incrimés, entre autres : l’âge plus tardif de la conception, les pollutions environnementales comme  les pertubateurs endocriniens dont l’action  est toxique pour les spermatozoïdes et les hormones féminines, parmi lesquels d’ailleurs justement la contraception hormonale, et  les pollutions personnelles : contraception chimique, stress, alimentation de piètre qualité, ondes, tabac, alcool…et…. impatience. Dans un monde du tout-tout de suite-tout le temps, où la sexualité sous pilule est elle aussi souvent vécue sur ce mode-là, le désir de maternité prend le même chemin. On entend de plus en plus souvent l’expression : « je veux un enfant, et non pas nous désirons un enfant ou nous souhaitons un enfant », le vocabulaire trahissant ainsi la toute-puissance venimeuse si caractéristique de nos jours  et qui nous laisse furieusement impuissant dès que notre volonté à tout contrôler s’avère infructueuse. Quand le vivant, la création, la vie se soustraient à nos impératifs. Heureusement subsiste encore autour de nous le témoignage que le monde est encore monde : tout cet aléatoire merveilleux que nous ne pouvons atteindre : le temps qu’il fera demain, le nombre des étoiles dans le ciel, l’heure du lever du soleil, le temps qui passe …

Heureusement aussi, la vie est souvent la plus forte : nos corps sont programmés dès l’origine pour concevoir et nos hormones sont le disque dur que nos logiciels, les  pensées, tentent de lire. Ainsi,  nous comprenons que l’envie de concevoir puisse être comme une vague immense qui nous jette sur la plage comme après un naufrage, totalement désemparés quand il ne nous est pas donné de créer, de procréer. Nous pouvons alors être pris de comportements frénétiques et obsessionnels si nous n’arrivons pas à nous poser et à faire confiance. Au lieu de rester le nez sur le guidon ou cherchant désespérément une prise en charge extérieure, pouvons-nous nous tranquilliser un instant pour faire le point de nos vies avant de forcer tête baissée  les portes de la vie ? Mettre un frein à vouloir tout et son contraire, la pilule pendant 10 ans et le bébé dans la foulée, comme les affiches publicitaires pour un alcool qui signalent en bas de page  « boire trop d’alcool est mauvais pour la santé » !

Quelques questions à se poser : ma santé physique, mon hygiène de vie, mon stress, mon mental, mon moral, où en sont-ils ? Est-ce que je peux accepter ce qui vient ? La preuve est que de nombreux couples en difficulté de concevoir et ayant adopté, ont un enfant dans les mois qui suivent l’adoption. Avez-vous une place dans votre corps, dans votre vie, dans votre cœur pour l’enfant à naître et qui sera vôtre pour la vie ? A une patiente envahie par une vie professionnelle trépidante et venue consulter à ce propos, j’ai posé cette question : « votre vie est si remplie, Madame, à tel point que même la relation intime a du mal à trouver un créneau, comment trouverez-vous du temps pour accueillir un bébé? Dans sa réponse, elle avait la clé : « quand il sera là, je lui ferai la place ! ». Et bien non, ça ne marche pas comme ça….

L’enfant s’inscrit dans un projet de couple où sa venue porte un sens. Patience et confiance sont ses deux marraines, l’enfant vient quand il est prêt, il attend que nous soyons aptes à l’accueillir. Sarah a conçu à 120 ans… le temps de se préparer et de grandir…

Cette chance de donner la vie ne nous appartient pas, mais nous portons en nous, déjà dans le ventre de notre propre mère, les conditions de notre transmission . A nous d’en prendre soin en acceptant d’accueillir en paix ce qui nous est donné. 

Raïssa Blankoff

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