Existe-t-il une mémoire endocrine?
Le magazine se penche ainsi sur les travaux de chercheurs de l’Inserm et du CNRS, parus dans Nature communications, qui « ont réussi à prouver, chez la souris, que le système endocrinien, composé des organes (ou glandes) qui secrètent des hormones, possède des capacités de mémorisation ».
Sciences et Avenir explique que les chercheurs « ont étudié les cellules endocrines qui régulent la lactation dans l’hypophyse par l’intermédiaire d’une hormone, la prolactine. […] Avant l’allaitement, ces cellules sont faiblement connectées les unes des autres. Avec les premières tétées, ces cellules commencent à s’organiser en réseau : elles communiquent entre elles et augmentent leur production de prolactine ».
Le magazine note que « 3 mois après le sevrage, ce réseau restait toujours opérationnel, comme s’il avait été mis en mémoire ».
Patrice Mollard, co-auteur de l’étude, indique ainsi que « par la suite, un même stimulus (tétée) entraînera une réponse plus coordonnée et plus efficace. Le réseau sécrétera plus de prolactine et provoquera à nouveau un accroissement de la production de lait ».
Sciences et Avenir précise cependant que « cette mise en réseau ne se produit pas si la puissance du stimulus de tétée est réduite. Chez les souris dont les portées sont souvent importantes (8 petits par portée en moyenne), si seuls 3 petits sont mis à la tétée, le stimulus est trop faible pour la déclencher ».
Le mensuel retient que « c’est la première fois que des chercheurs mettent en évidence une forme de mémoire dans un tel système », les auteurs de l’étude écrivant que cela « ouvre un champ des possibilités assez immense ».
« Nous pensons que cette découverte pourrait notamment s’appliquer à d’autres systèmes endocriniens tels que celui des cellules bêta pancréatiques [qui produisent l’insuline NDLR] et les cellules endocrines du tractus gastro-intestinal [qui régulent la sensation de faim NDLR] », ajoutent les chercheurs.