Des pistes pour sortir du "tout médicament"
La journaliste explique en effet que « dans un rapport intitulé "Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées", la Haute Autorité de santé fait le point sur les freins au développement de ce type de prescription et les pistes à apporter ».
La HAS indique que « sortir d’une prise en charge essentiellement centrée sur le médicament et de l’influence symbolique qu’il exerce constitue un enjeu de santé publique ».
Pascale Santi rappelle que « de nombreuses études montrent les effets de l’alimentation et du sport sur la santé », mais observe que « les freins sont nombreux : 90% des consultations se terminent par une ordonnance ». La HAS relève ainsi que « la prescription médicamenteuse semble légitimer l’état pathologique du patient. Elle confirme son statut de "malade" et témoigne du bien-fondé de sa plainte ».
La journaliste note que « ces freins sont aussi du côté du patient », la HAS précisant que ces pratiques non allopathiques « impliquent des efforts coûteux en termes financiers et de temps, de motivation ».
« Du côté des médecins, rares sont ceux qui proposent ces thérapeutiques. Ils sont souvent mal informés et "privilégient les canaux d’information émanant de l’industrie", indique la HAS. Autre frein, le manque de temps, mis en avant par les médecins », continue Pascale Santi.
La journaliste souligne entre autres que « la HAS propose plusieurs pistes : inscrire sur l’ordonnance les prescriptions en matière de pratiques non médicamenteuses au même titre que les médicaments. Et de nouveaux modes de rémunération des médecins sont à étudier ».
Clémence Thébaut, chef de projet à la HAS, précise pour sa part qu’« il faudrait de nouvelles données sur l’efficacité de ces thérapeutiques, difficiles à mesurer ».